vendredi 31 octobre 2008

Editions Prima (6)

Prima is back in town! La flemme de scanner mais y'a encore pas mal d'images à venir. La liste du catalogue a été un peu complétée.

Allo winneuse?

Bon, pour Halloween, un souvenir qui vous fera peut-être doublement peur... Reconnaissez donc cette jeune femme qui a joué là-dedans. Sacré Jean Rollin...


mercredi 29 octobre 2008

La vie est douce

Quand je vous disais que Dolce Vita était l’une des plus belles revues que je connaisse… Ouvrez les yeux pour Victoria Vetri (aka Angela Dorian), Raquel Welsh, des photos hallucinogènes sensées retranscrire un trip de LSD, Maria Grazia Buccella, l’inénarrable interprète de Ballo del popo , Susan Denberg, et plein d'autres réjouissances, ...


Catalogue C.I.D


Souvent encore plus rares que les livres eux-mêmes, les catalogues de vente de romans érotiques ont rarement été conservés. Ce sont de véritables mines d'informations pour les amateurs de ce type de littérature. Merci à clifford brown, robo et filo et les autres pour être les "fouille tinettes" (merci pour l'expression orlof) de ces romans de latrines! Ce post leur est dédié.

Pictorial by Ron Vogel


mardi 28 octobre 2008

Un bon porno SF ésotérique déjanté? Le Roi du Monde !


Ahh comment résister, dans ces bacs à 1 euro, quand on tombe sur une telle merveille que l’on n’a jamais vue? Dès la couverture, tout y est : le sexe, le mauvais goût, l’étrange. Quant au résumé de la quatrième de couverture, il met encore plus l’eau à la bouche au genre de pervers littéraires auquel j’appartiens. Alors je me suis lancé. Avec envie beaucoup, avec satisfaction souvent, avec effarement, consternation parfois. Passant par tous les stades et rebondissements, je suis sorti de ce livre avec une sensation étrange de fascination et de dégoût… En tout cas on a ici un bel exemple de roman déjanté des marges les plus obscures de la littérature.
Ce que j’ai aimé dans ce pot pourri populaire et racoleur, ce n’est pas le style. On ne peut pas dire qu’il y en ait d’ailleurs, c’est écrit pour payer des factures et ça se sent; mais plonger dans les méandres d’un auteur qui se voit acculé à extraire de son cerveau les histoires les plus déglinguées possibles est toujours une expérience fascinante. Pendant un instant on est le psychanalyste d’un timbré qui vous raconte ses rêves, ses délires, ses peurs et ses fantasmes.
Sacré Hubert Burger, si seulement vous pouviez me lire et vous manifester, je serais ravi de vous connaître ! Votre cerveau m’a fait voyager dans des contrées riches et jusqu’alors inconnues.
Vous me raconteriez la genèse de votre personnage, Max Von Grub, demi-dieu aux yeux de chat, personnage trouble défenseur du bien malgré une naissance placée sous l’astre du mal, une nuit de sainte Walpurgis.
« Max fut amené très tôt à constater la brutalité des hommes et la perversité du monde. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, un dément le promena dans un camp de la mort nazi, et Max, âgé de six ans, crut avoir visité le jardin de Dieu »… Ce résumé de l’épisode précédent me fascine ! Un dément qui promène un enfant dans un camp de la mort nazi, mais qu’est-ce que c’est que ces conneries ? C’est pourtant, à mes yeux, totalement inspiré comme univers, tout comme les délires post-apocalyptiques et post-WW2 de Max Roussel dans Ne sont pas morts tous les sadiques. J’adore çà ! Je passe sur le reste du résumé qui contient une foule d’autres éléments tout aussi cinglés pour en arriver à cette histoire, ce « roi du monde » (référence directe à René Guénon – dont l’ombre plane sur tout le livre, de même que Ferdynand Ossendowski)
Max Von Grub quitte son précepteur, maître Cyril, qui lui confie une mission. Pour aller quérir les instructions, il l’envoie rue du faubourg Montmartre, dans un sauna… Commence alors un épisode sexy à la Brigade Mondaine où notre héros se fait masser, à grands renforts pour Hubert Burger, de descriptions salaces pour remplir la clause du contrat réclamant une bonne dose de jambes en l’air. Finalement, Max, plus léger, est informé de sa mission : il devra rencontrer, au plus profond de l’Agarttha, le souverain dont parlent les grands initiés, le roi du monde, vivant dans un royaume souterrain dont l’entrée est cachée. Devant lui, il devra lui demander son aide afin de rétablir la paix sur terre, et rapporter des informations sur l’existence de ce roi mystérieux.
Max accepte. Commence alors un récit d’aventure complètement tordu où l’on voit notre gusse parcourir les montagnes les plus hostiles, s’initier au savoir bouddhiste avec quelques moines tibétains pour enfin approcher du fameux passage vers la terre creuse tant fantasmée. Avant d’atteindre ce but, Max rencontre des peuples qui jouent le rôle de gardiens de cet univers enfoui. Les Dzong tout d’abord, dont les femmes accouchent en 9 jours, dans le plaisir, l’expulsion du fœtus s’assimilant à la jouissance. Quant à la sexualité des Dzong, elle relève du plus pur délire narratif. Une petite citation s’impose !
« Vous avez la malchance de disposer d’un sexe extérieur, sale et fragile, alors que le nôtre s’enroule à l’intérieur de notre corps. Lorsque nous nous accouplons, les trois asomin [des sortes de ventouses] que tu viens de remarquer s’appliquent contre la chair de la Dzong-Li, à n’importe quel endroit de son corps, et le vibram se déroule de notre corps pour transpercer la chair de la Dzong-Li, la pénétrer et se frayer un passage jusqu’à ses centres vitaux. Chaque asomim contient un vibram et l’union se fait lorsque les trois vibram atteignent les centres vitaux de la Dzong-Li.. » Ah ouais, ok. Bon, y’a un créneau pour les futurs Dorcel là…
Autre point intéressant de cette peuplade fascinante, leurs enfants. Ils en ont beaucoup trop, c’est pourquoi ils ont crée une cérémonie dans laquelle les enfants en question sont jetés dans un énorme trou. Un prêtre, à l’aide d’une poudre magique qu’il a répandu au fond, transforme alors le tas de mioches en véritable geyser ! Résultat : « Les corps des Be-Dzong avaient été déchiquetés par l’explosion et se trouvaient projetés en lamelles sanglantes contre le dôme de pierre. Les Dzong reçurent cette pluie dégoutante comme le plus agréable des présents, la plus enivrante des caresses. Le sang pissait de partout et inondait le sol. Les corps nus des Dzong dégoulinaient de sang ; ils étaient littéralement flagellés et assomés par les fragments de chair qui retombaient sur eux » Miam, voilà qui résout toutes les problématiques humaines sur la pédagogie, vous savez donc désormais comment vous éclater avec vos enfants, merci Hubert !
Continuons… C’est autour de la page 180 que survient la scène la plus purement hallucinante de cet opus décidément divin. Max est fait prisonnier par les Wobina, une peuplade de femmes vampires assoiffées. Attaché, il est contraint à ingurgiter une « purée aphrodisiaque » ( !!). C’est ainsi qu’il bande comme dix canassons en folie et éjacule un énorme magma de sperme sur les Wobinda qui elles, pendant ce temps, sont empallées sur des stalagmites ! « Et le sexe en érection perpétuelle, semblait-il, continuait à cracher sans relâche. Le ventre de Max semblait devenu une usine à sperme. » Mais ça ne s’arrête pas là !
Ensuite, délivré par des chevaliers en armures ( !!??) au nombre de douze comme les chevalier de la Table Ronde (tant qu’à faire), il croise, dans ces entre deux mondes, un être retenu prisonnier qui n’est autre que… James Dean, « passé dans le rang des immortels » (p.187) ! Là c’en est trop, vous allez finir pas ne plus me croire alors je vous colle le scan…

Il y peu de chances pour qu’un jour vous lisiez ce livre, pas vrai ? Toutefois je ne révèlerai rien de la fin, je garde pour moi le mystère du roi du monde, à présent que, comme quelques lecteurs veinards de 1974, je suis initié à un savoir occulte et rare. Merci Hubert Burger, merci !

Hubert Burger. Le Roi du Monde. Les aventures de Max Von Grub, Ed. Galliera (5 et 7, rue des Grands Augustins, Paris 6e), 1974.


Bien sûr je suis preneur pour toute info sur ce bouquin, son auteur, ses éventuels pseudos, et les autres livres de la série dont je ne trouve pas de trace sur le net.
J’ignore également si Guy Costes et Joseph Altérac ont évoqué Max dans leur super bouquin sur les terres creuses alors si vous l’avez sous la main…