samedi 2 février 2008

Erotisme espagnol: la Collection Imperio.


L’érotisme populaire est un domaine dans lequel il est impossible de ne pas se noyer tant tout reste à faire, à reprendre, à explorer. Je consacre ce post à un sujet que je ne maîtrise pas mais sur lequel Internet n’est d’aucune utilité, à savoir une petite collection espagnole de littérature légère à 3 pesetas, la Coleccion Imperio, « novelas de amor », des éditions Prensa Moderna de Madrid. Les auteurs (probablement tous sous pseudonymes) sont archi-inconnus, j’ai aussi tenté de taper les titres sur Google, rien. Si personne ne s’y intéresse, moi si. Voilà donc quelques scans pour sauver de l’oubli quelques merveilles des années 20-30 ( ? probablement) avant que tous les exemplaires ne tombent en poussière et ne s’abîment dans l’oubli.

Tous ces livres sont illustrés de quelques dessins en noir et blanc.

Victor Ubersetzer. Memorias de una Masoquista (n°10 de la collection). Ill. de Mel

Henri Grelot. …De Capricho. (n°11). Ill. de Ribas.


René Renolt. La Peregrina Ardiente. (n°18). Ill. de Esteban et V. de Seijas


Marta de A. P. Flor de Lujuria. (n°19). Ill. de Esteban et V. de Seijas




Et viva Es...

vendredi 1 février 2008

Guillermo Arriaga. Un doux parfum de mort



Retour dans les méandres « mauvais genre » du polar avec un contemporain cette fois. Le mexicain Guillermo Arriaga est à la fois connu en tant que romancier et en tant que scénariste sur des films tels que Babel, 21 grammes, Amours chiennes ou Trois enterrements.
Un doux parfum de mort est tout d’abord paru chez l’excellent éditeur Phébus avant de renaître il y a quelques jours chez Points dans leur nouvelle (et plutôt réussie) collection consacrée aux romans noirs.
J’avoue que je ne connaissais pas Arriaga, ni de nom ni d’Eve, mais que sa lecture m’a donné envie d’approfondir mon approche du bonhomme.
Ce livre est, comme beaucoup des œuvres que j’aime, à peu près inclassable dans quelque catégorie que ce soit. Histoire d’amour trash post-mortem, western mexicain, roman noir, polar épicé, que sais-je…
Topo : Le fondement du Mexique, un trou perdu dans la canicule.

« C’est la nuit. La chaleur ne semble pas vouloir accorder la moindre trêve. Ni la poussière. La chaleur et la poussière poissent les corps. Les peaux exsudent de la terre. Des tourbillons de moustiques flottent dans l’air immobile et brûlant. Implacables, ils tourmentent les oreilles et piquent. Un trio de coyotes hurle dans la forêt. Les serpents à sonnette se tortillent sur les cailloux embrasés des sentiers. Les bêtes cherchent la protection des arbres contre le feu d’un soleil que l’obscurité n’a pas éteint. Au loin, la rivière et son grondement étouffé. Et la chaleur, la maudite chaleur qui asservit tout. »

Là si vous n’êtes pas dedans, c’est que vous n’avez pas lu… Il y a peu de passages descriptifs tels que celui-là dans le livre. Arriaga préfère dresser une galerie de portraits de types tout aussi pétés les uns que les autres, à qui visiblement le soleil a trop tapé sur le sombrero. Tous sont préoccupés par l’Evénement qui bouleverse leur petit patelin de Loma Grande, la mort d’une jeune fille, Adela, retrouvée nue et poignardée dans le dos. Dès lors, tous n’auront qu’une idée en tête, venger la petite (ou soulager leur haine) et dégommer le pourri qui a fait ça, qui qu’il soit, et même si ce n’est pas le bon… Ne comptez pas sur les flics pour changer l’ordre des choses, ils sont encore plus pourris que les autres.
Au milieu de tous ces allumés, Ramon, un jeune type qui gère le bar-épicerie du trou. Pauvre de lui qui se retrouvera « fiancé » à la défunte parce que tout le monde dit qu’ils étaient ensemble, lui qui ne l’a vue que trois fois… et qui sera chargé de tuer son assassin, un type accusé à tort de toutes ces atrocités… En gros personne n’a le bon rôle dans ce bouquin, excepté la connerie humaine qui elle est toujours à sa place.

Un bon livre donc, sur la bêtise des hommes, sur la violence la plus terrifiante, celle qui n’a pas de fondement autre que sa propre volonté de propagation. Un film, un jour ? Bientôt ? Peut-être ?

Le coin du chineur - 2 -

Retour de chine fructueux.





mardi 29 janvier 2008

Maurice Fourré. La Nuit du Rose-Hôtel.


Le rédacteur du très bon blog Ombres Blanches évoquait il y a presque un an un texte bien oublié de nos jours, d'un auteur qui l'est tout autant, Maurice Fourré.

Publié dans la collection Révélations, elle-même créée par André Breton pour Gallimard (mais qui ne comptera qu'un seul titre) La Nuit du Rose-Hôtel paraît en juillet 1950 avec une belle préface de Breton.

Je ne connaissais pas cet ouvrage avant de le trouver pour un euro symbolique dans une vieille caisse d'un marchand des puces. Attiré par la couverture (assez inhabituelle pour les très sobres éditions NRF-Gallimard) puis par le nom de Breton sur la couverture je décidai aussitôt d'acquérir ce petit Graal. Dernière surprise, et de taille, je m'aperçus en rentrant chez moi que la page de titre comportait un superbe envoi de l'auteur qui le rend unique. Comme promis sur le blog d'Ombres blanches, je le reproduis donc ici.

« Pour René et Claire Fourré en bien fraternel hommage et gratitude, pour cette installation au Croisic qui m'aura permis de vivre et d'écrire l'aventure de Mr Gouverneur durant l'été de 1946.
Maurice Fourré.
"La nuit bleue fait la roue comme un paon avec sa queue d'étoiles" »


Je signale au passage qu'il existe une Association des amis de Maurice Fourré.